Assurance-vie et nouveaux fonds en euros : quelles perspectives pour 2024 ?

Les assurances-vie en fonds en euros reprennent des couleurs avec l’inflation, grâce à la remontée des taux directeurs opérée par les banques centrales européennes. Si leur rendement était au raz des pâquerettes au cours de la dernière décennie, celui-ci remonte progressivement la pente, du moins pour celles ayant renouvelé leur portefeuille obligataire.

 

Un rendement de 2.5% en moyenne pour 2023

Le bilan final n’est pas encore rendu, mais les estimations des spécialistes font état d’un rendement moyen de 2.5% pour l’ensemble de tous les contrats d’assurance-vie en fonds en euros et ce, pour 2023. Les rendements sont disparates certes, mais la tendance est à la hausse. Les assureurs ont en effet pour objectif de générer des taux dépassant la barre des 2% ; certains contrats affichent une performance supérieure à 3.2%.

 

Un rendement de plus de 3% attendu pour 2024

Pour 2024, les assurances-vie devraient connaître cette même tendance quant à la courbe de la progression de leur rendement. Cela pour générer un rendement moyen de plus de 3% pour l’ensemble des contrats en fonds en euros. Le taux de 4% est même envisageable pour certains contrats, avec une évolution qui pourrait avoisiner les 4.3% jusqu’à la fin de l’année.

 

Le renouvellement des portefeuilles obligataires des assureurs

À retenir que cette progression est fonction de la stratégie de gestion du portefeuille de l’assureur. Afin de profiter des nouvelles performances en effet, il est question de renouveler les fonds obligataires, c’est-à-dire tabler sur ceux qui génèrent plus de performances, et sortir les réserves qui génèrent peu de rendement.

C’est donc en fonction de leur propre stratégie par rapport au renouvellement de ce portefeuille obligataire que se fait l’évolution progressive – ou non – de ces rendements.

 

Peu de contrats monosupports proposés par les assureurs

Les assureurs ne proposent plus de contrats monosupports – c’est-à-dire basés sur les fonds en euros seuls. Le but est en effet de rechercher du dynamisme en ce qui concerne les performances, d’où l’ouverture aux unités de compte (UC), qui est plus ou moins imposée par les assureurs afin que l’épargne fructifie efficacement.

Le but est de générer un rendement supérieur à l’inflation, et celui des UC répond à cette attente.

 

Autres nouveautés : des supports pour financer la décarbonation des PME et ETI

En 2024, les contrats d'assurance-vie et de retraite devront inclure dans leur mandat de gestion une part d'unités de compte investies dans le non coté, afin de financer la décarbonation des PME et ETI.

L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a, par ailleurs, annoncé qu'elle allait passer au crible les UC en assurance vie. Celles aux faibles encours, aux frais élevés ou aux performances insuffisantes risquent d'être supprimées.

 

Autres changements pour 2024 : la fiscalité en cas de décès du titulaire

Bon à savoir : les rendements des fonds en euros ne sont pas les seuls changements attendus pour 2024. Cela en ce qui concerne la fiscalité, entre autres en lien avec le décès du titulaire.

En 2024, les règles de taxation des plus-values des contrats d'assurance-vie de plus de huit ans restent inchangées. Les plus-values sont taxées à 7,5 %, 12,8 % ou 15 %, en fonction du montant des versements effectués.

En revanche, un amendement adopté par le Sénat en octobre 2023 prévoit de supprimer l'abattement de 4.600 € pour un célibataire et 9.200 € pour un couple sur les plus-values des contrats d'assurance-vie de plus de 8 ans. Cet amendement n'a pas encore été adopté par l'Assemblée nationale, mais il est probable qu'il soit finalement retenu.